Le langage invisible du dessin
- Robert Blanchette
- il y a 3 jours
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Dans La lutte suisse, plus qu’une tradition, ce qui compte n’est pas seulement ce qui est tracé. Tout aussi important est ce qui reste non dessiné. Le blanc du papier, les respirations, les absences — ils portent un sens aussi fort que le trait.
Je parle souvent de silence dans mon travail. Le silence du papier est une présence : il fait résonner le graphite et le fusain, il donne aux gestes leur poids. C’est dans ces vides que le spectateur projette ses propres souvenirs.
La texture est l’autre langage. Le grain de la sciure, la rugosité du tissu, la tension d’une main — je les cherche non pas pour les copier, mais pour les faire sentir. Le dessin devient presque tactile, comme si l’on pouvait toucher la lutte.
Et enfin, l’absence. Ce que je choisis de taire, d’effacer, de laisser hors champ. L’absence n’est pas un manque, mais une ouverture : elle laisse au spectateur la liberté de compléter l’image.
Dans cette série, silence, texture et absence travaillent ensemble pour rendre la lutte suisse non seulement visible, mais sensible.